ANTISEMITISME

 

 

La persécution des enfants juifs en France 

 

A écouter , et à pleurer

 

Audition de la principale de collège du lycée beaumarchais à Paris, par la commission Stasi

 

http://www.publicsenat.fr/dossiers/open_video_special_laicite.asp?video=20030909_01&player=windows&debit=bas

 

Enfants juifs en danger

mercredi 10 mars 2004

Hélène Ahrweiler,ancien recteur de l'Académie de Paris,  Etienne-Emile Baulieu,président de l'Académie des sciences, Georges Charpak,prix Nobel, Claude Cohen-Tannoudji, prix Nobel,
Jean Dausset, prix Nobel, et François Jacob, prix Nobel

Dans une classe de sixième d'un «grand» lycée parisien, un élève a été, pendant des mois, insulté, humilié, et brutalisé par deux garçons de son âge, des «camarades», au motif qu'il était juif. La terreur le rendait muet. Son calvaire est, trop longtemps, resté ignoré. Ni ses professeurs, ni le directeur de son établissement, n'ont su le protéger de la haine de ses agresseurs, faute de comprendre ou de reconnaître la nature de son agression.

Dans un collège du XXe arrondissement de Paris, un élève juif, physiquement menacé au nom «de tous les enfants palestiniens tués par sa famille», a dû quitter précipitamment son établissement, sur demande de la responsable de celui-ci, qui ne s'estimait plus en mesure d'assurer sa sécurité.

Dans un collège du nord de Paris, une jeune fille a été jetée à terre et rouée de coups par une vingtaine d'élèves, aux cris de «sale juive».

Faut-il rapporter d'autres agressions dans des collèges de banlieue, dont le nombre suffit à ôter tout caractère anecdotique ?

La portée historique et morale de ces événements récents, qui sont, hélas, symboliques, ne doit pas être atténuée : depuis l'époque de Vichy, nous ne pensions pas qu'en France des enfants juifs puissent être harcelés, de fait interdits d'école et en danger dans l'espace public.

Ni le conflit israélo-palestinien, ni les blocages de l'intégration sociale des jeunes issus de l'immigration, ni la confusion intellectuelle ambiante ne peuvent expliquer cette terrible régression.

Par une vigilance alertée, constante, infaillible, regardons l'antisémitisme bien en face quand il se manifeste. Par une action intransigeante, sanctionnons fermement ses auteurs, et non leurs victimes, qu'il est de notre devoir de protéger.

Gravement inquiets, nous nous adressons solennellement aux enseignants, aux chefs d'établissement, aux surveillants des écoles, collèges et lycées de France : ne laissons pas l'antisémitisme gangrener l'école républicaine.

Nous les appelons :

­ à se concerter et s'organiser pour dénoncer collectivement et punir publiquement les actes et propos antisémites dont ils seraient les témoins ou les juges, afin que chacun, dans les établissements scolaires et au dehors, mesure leur détermination dans ce combat pour l'égalité civique, dont nous ne doutons pas ;

­ à ne rien céder dans les enseignements, à quiconque et sous aucun motif, de la mémoire de la Shoah, qui est aussi la mémoire nationale ; mais au contraire à transmettre avec une vigueur redoublée sa douloureuse leçon marquée d'horreur et d'inhumanité à notre jeunesse qui, plus que jamais, doit la connaître pour la faire sienne à son tour ;

­ à faire respecter chaque élève, quelles que soient ses origines, sa nationalité, sa religion ou ses opinions, au sein de la République française.

 

 

L’antisémitisme en 3D

Nathan Scharansky

 

Aux yeux du monde libre moderne, l'antisémitisme classique est facilement repérable. Si nous observons les films qui montrent des Juifs vidant des enfants non-juifs de leur sang, ou complotant pour dominer le monde, la plupart d'entre nous les identifierait clairement comme antisémites. De tels films, produits récemment par des médias publics en Egypte et en Syrie et diffusés par satellite aux centaines de millions de Musulmans dans le monde, y compris des millions d'immigrés musulmans en Europe de l'Ouest, utilisent des grosses ficelles qui nous sont bien connues.

Mais le nouvel antisémitisme est bien plus subtil. Considérant que l’antisémitisme classique vise la religion juive ou les personnes juives, le nouvel antisémitisme est, en apparence, dirigé contre l'Etat juif. (...)

Je propose le test suivant pour différencier la critique légitime de l’Etat d'Israel de l'antisémitisme. (...)

L'essai en 3D, comme je l'appelle, n'est pas nouveau. Il applique simplement au nouvel antisémitisme les mêmes critères qui ont permis d’identifier les différentes dimensions de l'antisémitisme classique pendant des siècles.

- Le premier D est la tentative de diabolisation. Qu’il vienne sous la forme théologique d'une accusation collective de déicide, ou dans la description littéraire du Shylock de Shakespeare, les Juifs étaient diabolisés pendant des siècles, décrits comme l’incarnation du mal. Nous devons par conséquent être circonspects aujourd'hui si l'Etat juif est diabolisé par une déformation de ses actions de manière disproportionnée. Par exemple, les comparaisons entre les Israéliens et les Nazis ainsi que des camps palestiniens de réfugiés avec Auschwitz - entendues pratiquement quotidiennement dans les milieux "éclairés" en Europe – ne peuvent être considérées que comme antisémites. Ceux qui évoquent de telles analogies ne connaissent rien au sujet de l'Allemagne nazie ou, plus vraisemblablement, essayent délibérément de dépeindre Israel comme l’incarnation moderne du mal.

- Le second D est le test du « deux poids deux mesures ». Pendant des milliers d'années, un aspect évident de l'antisémitisme fut de traiter les Juifs différemment des autres peuples. Des nations ont décrété contre eux des lois discriminatoires qui tendaient à juger leur comportement en vertu de standards différents. De même, aujourd'hui nous nous trouvons dans l'obligation de nous demander si la critique de l’Etat d'Israel est appliquée sélectivement. En d'autres termes, des politiques semblables appliquées par d'autres gouvernements engendrent-elles la même critique, ou y a-t-il une double mesure ? Par exemple, lorsque Israël est dénoncé par les Nations Unies pour des abus en matière de droits de l'homme, alors que ceux qui les bafouent régulièrement : la Chine, l’Iran, Cuba, et la Syrie sont ignorés, c'est de l’antisémitisme. De même, lorsqu’on dénie au seul Magen David Adom israélien, parmi tous les services de secours ambulanciers au monde, son admission à la Croix Rouge internationale, c'est de l’antisémitisme.

- Le troisième D est la tentative de déligitimation. Par le passé, des antisémites ont tenté de nier la légitimité de la religion juive, des personnes juives, ou toutes les deux. Aujourd'hui, ils essayent de nier la légitimité de l'Etat juif, en le présentant, entre autres, comme le dernier vestige du colonialisme. Tandis que la critique d'une politique israélienne peut fort bien ne pas être antisémite, le déni du droit d'Israel à l’existence est toujours antisémite. Si d'autres peuples ont le droit de vivre en sûreté dans leur patrie, alors, de même, les Juifs ont le droit de vivre en sûreté dans leur patrie.

L'auteur est le ministre israélien chargé de la Diaspora et de Jérusalem.

Texte original publié le 23.02.2004 dans le Jerusalem Post © Traduction française Albert Capino pour PRIMO-Europe

 

Islamisme : Iquioussen ou la culture de la haine antijuive

 

Ce dirigeant de l'Union des organisations islamiques de France diffuse un discours mensonger et haineux, émaillé de grossièretés historiques. Hassan Iquioussen est un personnage inconnu des médias et du " grand public ". Il est pourtant fort connu de milliers, de plusieurs dizaines de milliers de jeunes, d'hommes et de femmes. Ses conférences données à travers l'Hexagone rassemblent un public nombreux et attentif. Elles se diffusent en cassettes audio à des milliers d'exemplaires. (....)

Hassan Iquioussen est devenu la référence de milliers de jeunes musulmans français. Dans son abondante production, qui figure à côté de celle de Tariq Ramadan au catalogue de la maison d'éditions Tawhid et qui est diffusée dans toutes les librairies islamistes, deux cassettes diffèrent de l'ordinaire : la Palestine, histoire d'une injustice et Irak, guerre et médias.

Pour " éclairer " le drame du Moyen-Orient, Iquioussen remonte à la Bible : " Il y a eu beaucoup de prophètes chez les enfants d'Israël car ils oublient souvent. Ce sont des ingrats, un peuple qui a besoin d'être rappelé à l'ordre vingt-quatre heures sur vingt-quatre. " Tout y passe : Abraham, Moïse et David qui " étaient des musulmans " (des siècles et des siècles avant la révélation du Coran à Mahomet !), Nabuchodonosor et les Romains avec lesquels le conflit éclate parce que " la théorie des juifs dit qu'ils sont le Peuple élu et que Dieu a créé les êtres humains pour les servir, comme des moutons, des esclaves ". Puis vient Mahomet. À Médine, une juive tente de l'empoisonner. Dieu le protège, le sauve. N'est-ce pas la preuve recherchée qu'il est bien le prophète ? Iquioussen : " La femme s'est- elle convertie ? Non. Voyez l'entêtement. Retenez ça parce que vous allez comprendre ce qui se passe aujourd'hui. Les juifs n'ont cessé, depuis ce temps, de comploter contre l'islam et les musulmans. "

Au fil de la causerie viendront ainsi " le premier schisme dû à un juif yéménite converti pour détruire l'islam de l'intérieur ", puis, beaucoup plus tard, " en Turquie, la révolution des Jeunes Turcs conduits par Mustapha Kemal, un juif converti hypocritement à l'islam " toujours " pour détruire l'islam et les musulmans de l'intérieur ". Et encore, Nasser, pas un juif mais " le traître des traîtres, l'ennemi de la Palestine et de la cause arabe, un suppôt de l'Occident ". Arafat est, lui aussi, voué aux gémonies.

Au fil de l'histoire, les poncifs sur les " juifs avares et usuriers " défilent.

Arrive le sommet : " Les textes aujourd'hui le prouvent. Les sionistes ont été de connivence avec Hitler. Il fallait pousser les juifs d'Allemagne, de France... à quitter l'Europe pour la Palestine. Pour les obliger, il fallait leur faire du mal. " C'est avec la même rigueur que sont débusqués les fondements de " la complicité " et du " colonialisme " des Américains et des Anglais : " Ce sont des protestants et, dans la religion protestante, il y a la conviction que lorsque tous les juifs seront à nouveau en Palestine alors le messie reviendra. "

Face à l'universel complot, " le seul obstacle se sont les vrais musulmans ". Au premier rang desquels Hassan Al Banna, le fondateur des Frères musulmans (eux-mêmes longuement glorifiés) et aïeul de Tariq Ramadam. Tout de suite après apparaît Faysal d'Arabie, partisan du wahhabisme, hérésie intransigeante et rigoriste qui sévit en Arabie saoudite. Dans la foulée, Iquioussen célèbre " le Hamas qui, avec sa branche armée, fait du bon boulot ". Tout au long des quarante-cinq minutes de cet exposé, comme au cours de celui, plus court, consacré à l'Irak et où les mêmes " thèses " reviennent, l'auditoire est invité à s'identifier à la cause palestinienne ainsi présentée. L'exposé sur l'Irak se conclut par un appel aux journées organisées par l'UOIF au Bourget en mai 2003, celles-là mêmes où Nicolas Sarkozy a crû bon de se rendre.

Une question. Le contenu de ces cassettes, diffusées de façon massive et au grand jour, ne peut être ignoré des pouvoirs publics, du gouvernement. À quoi tient le silence de plomb sur le racisme, " l'antisémitisme des banlieues " et la culture de la haine que répandent Iquioussen et sa maison d'éditions et que couvre, pour le moins, l'UOIF ?

Marc Blachère    

L'humanité 17 janvier 2004.

 

Pour un éloge de Tariq Ramadan et Hassan Iquioussen, lire :  DOUNIA BOUZAR, L'ISLAM DES BANLIEUES, LES PREDICATEURS MUSULMANS : NOUVEAUX TRAVAILLEURS SOCIAUX, Editions Syros 2001,  ainsi que la critique que nous faisons de cet ouvrage dans notre livre.

 

 

LA RESURRECTION DU MYTHE DU PEUPLE DEICIDE

PAR LE FILM DE  MEL GIBSON


"La foule juive, que Mel Gibson représente comme une horde poursuivant le crucifié de ses sarcasmes et de ses crachats, où est-elle, dans les textes ? Elle est au verset 27 du chapitre XXIII de l'Evangile de Luc – et nulle part ailleurs – et ce ne sont pas des insultes qu'elle prodigue au Sauveur. Qu'on en juge : «Et il était suivi d'une grande masse du peuple et de femmes, qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur son sort.» Dire que Jésus, ce martyr juif, a renié le judaïsme, c'est faux. Dire que les juifs ont crucifié Jésus, c'est faux. Dire qu'ils ont été les complices du crime romain, c'est faux. Dire qu'ils ont méprisé cette sainte agonie, c'est faux.

Il est temps qu'on cesse, pour venger un crime imaginaire, de construire, à l'ombre sacrée du Golgotha, une fausse croix, une croix de mythes et de fables, de malveillance et de crédulité, pour y supplicier Israël. "

PAUL BERNARD le Figaro 12 mars 2004 (Moniteur normalien à l'université Paris IV-Sorbonne, membre du comité directeur de l'Amitié judéo-chrétienne de France)