Cercle d'Etude de Réformes Féministes

 

Face aux obscurantismes (l'islamiste et les autres) : le Devoir de Liberté

 

 

 

Sexy si je veux, quand  je veux

 

 

 

"La femme est un objet secret, Quand elle ôte son purdah, Satan la rend désirable aux yeux des hommes" dit le hadith (...) Lorsqu'une femme est désirable, ce n'est pas à l'intervention de Satan qu'elle le doit. Et lorsqu'un homme est débauché, il s'en prendra à elle, qu'elle soit voilée ou non. Il est le seul coupable; Satan n'y est pour rien, pas plus que la femme qui a ôté le voile. L'homme n'a pas le droit de la rendre responsable des actes qu'il commet." Taslima Nasreen[1]

 

 

Dans les années 70, les féministes disaient « Un enfant si je veux, quand je veux »

Pendant longtemps, et aujourd’hui encore, les femmes sont battues contre une idéologie patriarcale du « sexy obligatoire » pour cause de « féminité ». Aujourd’hui, on voit arriver une autre idéologie patriarcale, celle du « sexy interdit », toujours pour cause de  « féminité ».

Dans le système de pensée patriarcal, les hommes « disent la loi », donc la disent aux femmes. Corollaire, les hommes disant la loi, les femmes ont toujours tort :  trop vêtues pour les uns pas assez pour les autres …

 

Ce que les féministes demandent, c’est que les femmes ne soient contraintes par aucune norme en ce domaine, et qu’elles aient la liberté, en tout lieu, de jour comme de nuit, de se vêtir comme bon leur semble.

Donc nous demandons qu’on nous reconnaisse le droit d’être sexy quand nous le voulons, et si nous le voulons.

Implicitement, dans la notion de « quand » et « si », il y a l'idée de : « sexy avec qui je veux ».

Cela signifie que lorsque l’on passe dans la rue en tenue jolie parce que l’on a envie de se plaire à soi-même ou de plaire à une personne en particulier, cela n’autorise pas les passants à se conduire comme si l’on s’adressait à eux, comme si l’on était mise à leur disposition.

 

Cette revendication est aussi un combat pour la dignité des hommes. Eux que l’idéologie du « sexy obligatoire » assigne à un rôle de petit coq à l’ego incertain, incapable de supporter l’idée d’être dans un autre rapport que de séduction avec les femmes qu’il rencontre. Eux que l’idéologie du « sexy interdit » considère comme des bestiaux incapables de maîtriser leur comportement ( On ne parle pas ici de leurs réactions involontaires, qui sont sans importance, mais des actes volontaires). Qui méprise-t-on, sinon des hommes, quand des imams vont jusqu’à expliquer à des garçons de 13 ans que les cheveux des femmes émettent des ondes qui provoquent leurs réactions physiques ?

 

A propos, depuis l’affaire du foulard, depuis l’Afghanistan, le nombre d’hommes se découvrant une vocation de défenseurs des droits des femmes a cru de manière impressionnante …

Où étaient ces messieurs lorsque les féministes dénonçaient les publicités ridiculisant les femmes, normalisant leur devoir de s’exhiber ? Que s’empressent de faire ces messieurs pour leurs colloques : engager des « hôtesses » en tenue courte, chaussées sur des talons « affinant les jambes «  sur lesquels elles sont obligées de tenir des heures, en souffrant, pour le plaisir du regard des .. nouveaux défenseurs des droits des femmes probablement.

 

L’un des arguments des islamistes est que la femme est avilie dans la société marchande occidentale. Et si nous cessions de leur donner en grande partie raison sur ce point ? Et si nous proposions aux adolescents, garçons ou filles, une autre « littérature » sur les rapports hommes-femmes et le sexe, que la pornographie des vidéos ?  N'est il pas désolant de voir que nos plus médiatisés « intellectuels » posent Sade ou Pasolini, comme des modèles de littérature de liberté et d’antifascisme ... Et si nous cessions de produire une norme de féminité imposant aux femmes des dépenses relativement folles et des "traitements" pouvant être très agressifs pour le corps ?

Si l’affaire du voile permettait de reposer la question des normes concernant l’apparence corporelle, et la représentation de la sexualité, elle n’aura pas été inutile.

 

Nous rappelons notre opposition aux mesures de répression du racolage, pour la raison supplémentaire qu'elles vont aussi dans le sens de l'instauration d'un ordre moral islamique ( qui sur ce point ne se distingue en rien de notre "ordre moral" traditionnel) :  Extrait du Programme des Frères musulmans : "- Supprimer la prostitution dans ses deux aspects "discret" et "public"; considérer la fornication, quelles que soient les conditions, comme étant un crime grave qui nécessité une sanction légale (...)"

                                                                                                                             C.E.R.F.




[1] Femmes, manifestez vous !  Editions Des Femmes Antoinette Fouque 1994, titre original : Nirbachito Column 1991