Cercle d'Etude de Réformes Féministes

 

Face aux obscurantismes (l'islamiste et les autres) : le Devoir de Liberté

 

 

 

 

SHMUEL TRIGANO

 

 

REPOND  A NOTRE ARTICLE " NI INTEGRISME NI RACISME"

 

 

L’opinion d’intellectuels (au demeurant très peu nombreux , à s’exprimer en tout cas) n’engage pas une collectivité de la même façon que des autorités institutionnelles et des décisionnaires religieux ou communautaires.

D’un côté vous avez raison de critiquer la démarche de l’Etat quant à l’organisation du culte musulman. Cela ne fait pas partie de ses attributions. L’islam bénéficie ainsi aujourd’hui d’un statut spécifique, voire d’un privilège paradoxal, dont ne jouissent pas les autres cultes.

Mgr Lustiger a exprimé la crainte, il y a quelques mois, que l’islam ne devienne de ce fait « une religion d’Etat ». De plus, cette politique est en train d’instituer subrepticement les musulmans en minorité nationale, ce qui va totalement à l’encontre de l’idée républicaine et de la volonté d’une grande masse de Français de confession musulmane.

Par contre, vous négligez le fait qu’il y a une autre composante à la citoyenneté qui est l’identité nationale. Le contrat républicain n’est pas seulement juridique mais aussi culturel, éthique et identitaire. Or, c’est ce qui est en jeu lorsqu’une population étrangère importante s’incorpore à une population nationale.

Toutes les appartenances et les immigrations françaises sont ainsi passées par le moule culturel et identitaire de l’enseignement de la III° République et ont fini par y trouver leur place, bien ou mal. C’est ce qui a donné à la France sa personnalité. Ce moule est aujourd’hui en morceaux, certes - et on le voit en constatant la situation de l’Ecole - mais celà ne signifie pas que l’identité collective a disparu.

C’est à ce niveau que le problème se pose et on ne sait pas comment le poser pour de nombreuses raisons. 

 

Les questions à poser aux autorités religieuses musulmanes concernent leur engagement à ouvrir un chantier qui aura pour objectif d’adapter l’islam aux normes politiques et culturelles françaises, devenues consensuelles après bien des conflits.

Il ne s’agit pas de renoncer à une foi ni à une culture mais de confiner au champ du privé les mœurs religieuses et de mettre en chantier une version française de cette identité qui est née de l’immigration en France.

La question se pose avec acuité car l’islam est une religion qui ne s’est pas modernisée - d’autant plus que les modérés ont du mal à résister à la pression des islamistes - et parce que sa confusion avec le politique et l’identitaire est structurelle. L’état du monde arabe le démontre de toutes parts. Ce décalage avec l’évolution de la modernité fait tout le problème.

 

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