Cercle d'Etude de Réformes Féministes

 

Face aux obscurantismes (l'islamiste et les autres) : le Devoir de Liberté

 

 

EN REPONSE A TARIQ RAMADAN :    « DHIMMITUDE » « SHAHADA » « SOUDAN »

 

 

 

DHIMMITUDE :   HUMILIES ET OFFENSES[1]

 

 

«  Les trois inégalités fondamentales, maître et esclave, homme et femme, croyant et non croyant, n’étaient pas simplement reconnues, elles étaient instaurées et reconnues par la loi sainte »[2]   Bernard Lewis

 

Dhimma : traité de guerre avec le non-musulman d’où : dhimmi : chrétien ou juif en pays musulman, et dhimmitude : statut du non-musulman , du moins du non athé , en terre d’islam.  

Vous avez dit  apartheid  ? 

 

 

LA THEORIE : LE CORAN, MAHOMET, LES JURISCONSULTES, LES « LOIS » …

 

 

Coran :

 

 

Nous donnons ces textes sous toutes réserves. Car comme l'explique M.Arkoun, la différence d'une voyelle dans le texte du Coran, peut changer le sens entier d'une phrase.  Nous les présentons donc non pas comme "vrais" mais comme existants, disponibles pour le lecteur ou la lectrice dans les librairies.

 

Sourate III [3]: « Vous êtes le meilleur des peuples de l’humanité ; vous ordonnez ce qui est bon et interdisez ce qui est mauvais, et vous croyez en Dieu. Et si les gens du livre (juifs et chrétiens) avaient eu cette foi, cela aurait été préférable pour eux. Quelques uns sont croyants mais la plupart sont pervertis (…) L’ignominie sera leur lot s’ils ne cherchent pas une alliance avec Dieu. Et ils s’attireront la colère de Dieu et la misère s’étendra encore sur leur tête. Telles seront leurs souffrances parce qu’ils ont refusé de croire aux signes de Dieu et ont injustement assassiné les prophètes ; ce sera le prix de leur rébellion et de leurs iniquités. »

 

Sourate IX 29 : « Combattez ceux qui ne croient pas en Dieu et au Jour Dernier, ceux qui ne déclarent pas illicite ce que Dieu et son prophète ont déclaré illicite, ceux qui, parmi les gens du livre ne pratiquent pas la vraie religion, combattez les ! Jusqu’à ce qu’ils payent directement le tribu après s’être humilié »

 

Sourate V 51 :  «  O vous qui croyez, ne prenez pas pour amis les juifs et les chrétiens, ils sont les amis les uns des autres. Celui qui, parmi vous, les prend pour amis est des leurs… ». 82 « Tu constateras que les hommes les plus hostiles aux croyants sont les juifs et les polythéistes »

 

Sourate IV 141 : « Dieu ne donnera pas aux infidèles l’avantage sur les croyants »

Sourate LXIII 8 « Force et puissance appartiennent à Dieu, à son prophète et aux croyants »

 

Injonctions à ne pas prendre "les infidèles comme affiliés" : III/28, IV/144, V/57, IX/23, LX/13[4]

 

 

M … :

 

 

« Dans la nuit, des fosses suffisamment grandes pour contenir les corps furent creusées de l’autre coté de la place du marché. Au matin, M.. ordonna que les hommes captifs soient emmenés par groupes de cinq ou six à la fois. On les faisaient asseoir sur un rang au bord de la tranchée qui deviendrait leur tombe. On les décapitait et les corps étaient précipités dans la fosse… La boucherie, commencée tôt le matin, dura tout le jour et se prolongea dans la soirée à la lumière des torches. »[5]

M = Milosévic ? non : M = Mahomet. Massacre commis en 627 contre une tribu juive de Médine qui avait refusé de se convertir. Parmi plusieurs autres massacres commis par le même envers les mêmes pour le même motif.

 

« En 628, M.. attaqua Khaybar ..Les agriculteurs juifs capitulèrent au terme d’un pacte, la dhimma. M.. les laissait cultiver l’oasis, moyennant la remise de la moitié de la récolte »[6]

 

" Deux religions ne doivent pas coexister dans la péninsule arabique" Ce serment que rapporte la Tradition, Sunna, aurait été prononcé par le prophète sur son lit de mort"[7]

 

Voilà qui s'appelle en langage actuel, de l'"épuration ethnique".

 

Des musulmans contestent cette histoire, disent que Mahomet n'aurait jamais fait de guerre que défensive. Il est possible que l'histoire soit à revoir, il est possible (comme le défend Tariq Ramadan) que le "vrai" sens du Coran et des récits des actes de Mahomet soit autre que celui que la version que nous venons de présenter. Mais actuellement, le problème auquel il faut faire face, est que c'est bien cette version, la plus sombre, la plus violente, qui est aujourd'hui valorisée par des leaders de l'islam politique ( Voir chapitre sur l'Iran, voir les prêches cités dans le chapitre sur le droit international de la religion).

 

 

Jurisconsultes[8] :

 

 

«  On ne saurait compter le nombre de fois où le djihad et ses mérites sont exaltés par le Livre et la sunna. Le djihad est le meilleur des formes de service volontaire que l’homme consacre à Dieu. »

« Les juifs et les chrétiens doivent être combattus jusqu’à ce qu’ils embrassent l’islam ou paient la gizya sans récrimination »

 «  Le djihad est une obligation d’institution divine… Il est préférable de ne pas commencer les hostilités avec l’ennemi avant de l’avoir appelé à embrasser la religion d’Allah, à moins que l’ennemi ne prenne d’abord l’offensive. De deux choses l’une : ou bien ils se convertiront à l’Islamisme, ou bien ils paieront la capitation (jizya), sinon on leur fera la guerre. »

 

«  Il n’est pas permis au représentant de l’Imam de consentir la paix à l’ennemi quand il a sur lui la supériorité des forces … Il appartient donc à l’Imam de faire la paix avec les polythéistes lorsque cela est avantageux à l’Islam et à la religion, et qu’il espère ainsi les amener par la douceur à se convertir. »

 

Dans la théorie et la pratique de Mahomet, le statut de « dhimmi », c'est-à-dire des non musulmans[9], n’est rien d’autre que la poursuite du rançonnage pratiqué à l’époque en Arabie par les tribus bédouines sur les agriculteurs sédentaires. « Protection », reconnaissance du droit de ne pas être tué, contre argent : en langage moderne on appelle cela racket[10].  Les dhimmis n’échappent au massacre que parce qu’ils sont rentables, et que tant qu’ils le sont.

 

 

« Lois » :

 

 

" Dès Mahomet, une distinction fondamentale avait été établie entre le Dar el-Islam, "maison de l'islam", pays administré par l'Etat musulman, et le Dar el-Harb "maison de la guerre", pays à conquérir. La guerre étendit le Dar el-Islam au détriment du Dar-el Harb. (...) La loi prévoyait que les non musulmans jouissent d'un statut spécial (...) Le passage à l'islam prit des générations. On sait que la coercition en fut le plus souvent absente : elle n'arriva que par exception dans l'histoire de l'islam arabe (...) De nombreux historiens s'accordent à voir dans l'inégalité fiscale entre musulmans et non musulmans la principale incitation à la conversion.( ...) A mesure que la proportion de musulmans augmentait, le statut de non musulman se fit plus précaire. (...) Le statut d'exception des dhimmis avait radicalisé la société. Si l'Etat légalisait la différence, la société ne l'acceptait pas toujours. (...) L'autorité édicta parfois des mesures discriminatoires. Leur origine remonte à la fameuse "convention de Omar" (...) D'autres décrêts portèrent sur l'exclusion des non musulmans de la fonction publique. La doctrine officielle est sans la moindre ambiguité : le Coran lui-même a institué cette exclusion par de multiples injonctions à ne pas prendre "les infidèles comme affiliés   [11]."

 

« Pacte d’Omar » édicté par un des califes Omar (634-720)[12] :

- Nous ne construirons ..ni monastère, ni église.. Nous ne réparerons pas ce qui est tombé en ruine ..

- Nous fournirons trois jours de nourriture et un logement à tout musulman qui s’arrêterait chez nous

- Nous n’organiserons pas de réunion publique. Nous ne ferons pas de prosélytisme. Nous n’empêcherons aucun de nos parents d’embrasser l’islam s’il le désire

- Nous montrerons de la déférence envers les musulmans et nous leur céderons la place quand ils désirerons s’asseoir

- Nous ne chercherons pas à leur ressembler, sous le rapport des vêtements..

- Nous ne chevaucherons pas sur des selles

- Nous ne porterons pas d’… arme.

- Nous nous habillerons toujours de la même manière..

- …

 

Décrêt promulgué au Yemen par l’imam Yahia en 1905 et demeuré en vigeur jusqu’en 1950[13] :

Au nom d’Allah .. voici le règlement que je donne pour tous les israelites …

Les juifs peuvent être tranquilles et être assurés de leur existence s’ils payent  régulièrement la djizii

Les juifs ne doivent pas :

- Elever la voix devant un musulman

- Faire le même commerce que les musulmans

- Dire que la loi musulmane peut avoir un défaut

- Insulter les prophètes

- Monter les bêtes à califourchon

- Donner de l’argent à intérêt ce qui peut amener la destruction du monde

- Ils doivent toujours se lever devant les musulmans et les honorer en toutes circonstances…

 

Fatwa prononcée en Arabie Saoudite en 1993[14]

«  L’autorité d’un non-musulman sur  un musulman n’est pas permise selon la parole d’Allah, sourate IV 141 . Dieu tout puissant a conféré aux musulmans le plus haut rang et l’autorité, sourate LXIII,8 »

«  Que ce soit dans le secteur privé ou public, un infidèle ne peut, dans la mesure du possible, être supérieur à un musulman, parce qu’une telle situation impliquerait l’humiliation du musulman »

 

 

LA PRATIQUE

 

 

1835, Perse (Iran) : « Salomon a été brûlé vif : surpris par la pluie, il avait heurté  un mollah que ce contact humide et partant « impur » avait souillé. »[15] 

1945  Amos près de Tripoli, en Libye. « On entendait hurler dans les rues. J’ai vu des hommes capturer un petit garçon et sa maman. Ils lui ont crevé les yeux , puis ont tué la mère. Ils capturèrent une mère et sa fille, les violèrent à maintes reprises, enroulèrent leurs corps dans un tapis, les aspergèrent de benzine et mirent le feu. Ils empalèrent vivante la belle-mère de ma sœur et la lièrent à un grand chien affamé pour qu’il la dévore »[16]

1991, Yemen[17] : « Le juif se distingue au premier coup d’œil car il ne peut arborer une arme, la djambiya, ce redoutable couteau recourbé qui orne le vêtement de chaque Yéménite musulman adulte. J’ai entendu les Yéménites les apostropher : « Juif, viens ici ! Juif, fais cela ! » La tête basse, le juif optempère.

 

La lecture des livres sur la conditions des juifs dans les pays arabes, hier et aujourd’hui, donne d’abord la nausée.

Le point que nous voulons ici faire apparaître est le lien - possible, possible mais non nécessaire, car nul n'est obligé de lire le coran dans un sens intolérant ou méprisant - entre l’oppression des non musulmans, en particulier des juifs, et les textes coraniques ainsi que l’histoire de Mahomet.

 

Il est impossible de faire une synthèse de quinze siècle d’histoire en quelques phrases : 

« Les relations entre Arabes et Juifs se sont distingués, de tout temps, par leur grande diversité, changeant fréquemment d'aspect suivant un nombre incalculable de facteurs politiques, écologiques, économiques, sociaux et culturels. Cette diversité n'a pas empêché cependant la cristallisation dans l'opinion de deux grandes thèses contradictoires sur les relations entretenues, à travers l'histoire, entre Juifs et Arabes. La première, de nature « catastrophiste » considère ces relations comme une suite ininterrompue d'humiliations, de persécutions et de massacres (...).  La seconde que l'on qualifiera d'« idéaliste » présente les relations entre Juifs et Arabes comme une sorte d'Age d'or sans fin, fondé sur la tolérance religieuse et la symbiose culturelle et qui, en dehors de quelques épisodes malheureux s'est poursuivi jusqu'à l'irrup­tion de l'impérialisme européen au sud de la Méditerranée (...).  Chacune de ces thèses renferme, sans aucun doute, une part certaine de vérité. Les moments de crise ayant été au moins aussi récurrents que les périodes d'épanouissement et de confiance mutuelle, dans les relations judéo-arabes. »[18]

 

Michel Abitbol relate ces paroles d'ulema et de sultan au Maroc, en 1836 et 1842 :

 

« Etant donné (..) (qu'il faut) contraindre les dhimmi au respect et à l'humilité tant dans leurs paroles que dans leurs actes, afin qu'ils soient sous le talon de tout Musulman; étant donné qu'il faut leur interdire toute licence de ressembler à des musulmans ou à des chrétiens, parce qu'il y aurait là un motif susceptible de faire cesser leur infériorité et leur état d'avilissement... »

C’est en ces termes que « les 'Ulema' traditionalistes du Maroc continuent d'invoquer le Pacte d'Omar pour refuser aux Juifs de Fès en 1836 puis en 1898 le droit de construire un hammam dans leur Mellah ou encore la possibilité de se présenter au Palais royal - où ils sont venus apporter leur requête - chaussés de babouches, et non pieds nus, comme le veut l'usage religieux. »

Réponse du sultan Mawlay 'Abd al-Rahman au consul de France à Tanger, venu lui demander en 1842 d'améliorer là condition des Juifs de son pays 2 « Les Juifs de notre pays fortuné ont reçu des garanties (mu'ahidun) dont ils bénéficient moyennant l'exécution des conditions imposées par notre loi religieuse aux gens qui jouissent de la protection (dhimma)... Si les Juifs respectent ces conditions, notre loi défend de verser leur sang et ordonne de respecter leurs biens, mais s'ils violent une seule condition, notre loi bénie permet de verser leur sang et de prendre leurs biens. Notre religion glorieuse ne leur attribue que les marques de l'avilissement et de l'abaissement; aussi le seul fait pour un Juif d'élever la voix contre un Musulman constitue une violation des conditions de la protection. Si chez vous (en France), ils sont vos égaux en tout, s'ils sont assimilés à vous, c'est très bien dans votre pays, mais pas dans le nôtre. »[19]

 

Il explique encore :

« Avilissement » et « abaissement » sont aussi les termes qui reviennent le plus souvent chez les Imams zaydites du Yémen, qui astreignent les Juifs aux travaux de nettoyage des lieux d'aisance ou encore convertissent de force les enfants juifs orphelins de père et de mère. Entrée en vigueur à la fin du XVIIIe siècle, cette mesure, dont l'application s'est poursuivie jusqu'au milieu du xxe siècle (avec néanmoins une interruption due à l'occupation ottomane du Yémen entre 1872 et 1918), est la cause de l'exode de dizaines de familles yéménites à destination d'Aden (sous occupation britannique à partir de 1839), d'Égypte et de la Palestine'. Plus à l'est, la conversion forcée est aussi le lot des 2 000 Juifs de la communauté de Mashad, en Perse, en 1839, à la suite d'un incident banal impliquant un guérisseur juif accusé d'avoir blasphémé l'islam.

 

 

La fin de l’histoire est simple : 940 000 juifs dans les pays arabes en 1948, 4000 aujourd’hui[20] : ils étaient présents bien avant les Arabes, (en particulier en Judée..), ils ne sont pas partis pour rien...

 

 

Albert Memmi[21]  , qui a tant écrit sur la colonisation et milité contre, témoigne en 1974 :

 

 « Les masses musulmanes ont été parmi les plus pauvres de la planète. Et les nôtres ? Qui a pu visiter l’un de nos ghettos sans effroi ?....Les arabes furent colonisés, c’est vrai. Mais nous donc ! Qu’avons-nous été, pendant des siècles , sinon dominés, humiliés, menacés et périodiquement massacrés ? Et par qui ? N’est-il pas temps que l’on nous entende là-dessus : par les Arabes musulmans !  Au point, le sait-on assez, que les colonisations françaises, anglaise et italienne, que la majorité des intellectuels juifs condamnent par morale politique, ont été ressenties par nos propres masses comme une garantie de survie. »

« Deuxième mythe à dissiper : ces exactions seraient les conséquences du sionisme, répondent les propagandistes arabes musulmans ; et répètent stupidement leurs ignares soutiens européens. C’est historiquement absurde : ce n’est pas le sionisme qui a été à l’origine de l’antisémitisme arabe, mais l’inverse, tout comme en Europe. Israel est une réplique à l’oppression subie par les juifs du monde entier, y compris notre oppression à nous, Juifs arabes. »

 

 « Israel représente le résultat, encore fragile, de la libération du juif, tout comme la décolonisation représente la libération des peuples arabes et noirs d’Asie et d’Afrique. »

« La vérité est que pour la première fois depuis des siècles, les juifs, y compris les juifs arabes, essaient de parer aux coups, et cela s’appelle le sionisme. » «  On ne peut pas sans hypocrisie, demander à un être, singulier ou collectif, de renoncer à se défendre s’il est menacé… Je ne peux réclamer moins que ce que je n’ai jamais cessé d’exiger pour les Arabes musulmans : .la libération et l’épanouissement national, pourquoi ne formerais-je pas les mêmes vœux pour les miens ? Si c’est cela être sioniste, alors je suis sioniste en effet. »

 

« La fameuse vie idyllique des Juifs dans les pays arabes, c’est un mythe ! La vérité … est que nous étions d’abord une minorité dans un milieu hostile. ..Aussi loin que remontent mes souvenirs d’enfant, dans les récits de mon père, de mes grands-parents, de mes tantes et oncles, la cohabitation avec les Arabes n’était pas seulement malaisée, elle était pleine de menaces, périodiquement mises à exécution. Il faut tout de même rapport ce fait lourd de signification : la situation des juifs pendant la colonisation était plus sûre, parce que plus légalisée. » « Car sur la période qui a précédé la colonisation, la mémoire collective des juifs de Tunisie ne laisse aucun doute. Il suffit de reprendre les quelques récits, les quelques contes qui en restent : c'est une sombre histoire. Les communautés juives vivaient dans les ténèbres de l'histoire, l'arbitraire et la peur, sous des monarques tout-puissants, dont les décisions ne pouvaient être abolie ni même discutées. Tout le monde, direz vous, était soumis à ces monarques, sultans, beys ou deys. Oui, mais les juifs n'étaient pas seulement livrés au monarque, mais à l'homme de la rue. Mon grand-père portait encore des signes vestimentaires distinctifs, et il vivait à une époque où tout passant juif était susceptible de recevoir des coups sur la tête de tout musulman qu'il rencontrait. Cet aimable rituel avait même un nom : la chtaka, et comportait une formule sacramentelle, que j'ai oubliée. Un arabisant français m'a objecté, lors d'une réunion " En pays d'islam les chrétiens n'étaient pas mieux lotis". C'est vrai, et alors ? C'est un argument à double tranchant : il signifie en somme que personne, aucun minoritaire, ne vivait en paix et dans la dignité dans un pays à majorité arabe ! "

" Jamais, je dis bien jamais -  à part peut-être deux ou trois époques très circonstancielles, comme la période andalouse et encore - les juifs n'ont vécu en pays arabes autrement que comme des gens diminués, exposés et périodiquement assommés, massacrés, pour qu'ils se souviennent bien de leur condition."

 

"Sous la colonisation donc, la vie des juifs acquiert un certain degré de sécurité, même pour les classes pauvres (...) Ceux là toutefois, restaient des citoyens de seconde zone, soumis de temps en temps à une explosion de colère populaire, que les colonisateurs (...) ne contenaient pas toujours à temps, par indifférence ou par tactique.  J'ai vécu les alertes du ghetto, les portes et les fenêtres qui fermaient, mon père qui arrivait en courant après avoir verrouillé son magasin en hâte parce que des rumeurs sur l'imminence d'un pogrom s'étaient répandues."

" Après l'indépendance en tout cas (...) nous étions des citoyens tunisiens et nous avions décidé de "jouer le jeu". Mais qu'ont fait les Tunisiens ? Tout comme les Marocains et les Algériens, ils ont liquidé - avec intelligence et souplesse - leurs communautés juives. Ils ne se sont pas livrés à des brutalités ouvertes comme d'autres pays arabes, (...) mais ils ont étranglé économiquement la population juive. Pour les commerçants c'était facile, il suffisait de ne pas renouveler les patentes, de refuser les licences d'importation, en même temps on avantageat leurs concurrents musulmans. Dans l'administration, ce n'était pas plus compliqué : on n'engageait pas de juifs; ou on mettait les anciens agents dans des difficultés linguistiques insurmontables que l'on n'imposait guère aux musulmans. De temps en temps, on envoyait en prison un ingénieur, ou un grand commis, sur des accusations mystérieuses, kafkaiennes, qui affolaient tous les autres. Sans compter, évidemment, le rôle joué par la proximité relative du conflit israelo-arabe : à chaque crise, à chaque évènement un peu important, la populace déferlait, brûlait les magasins juifs. (...) il y avait toujours ce fameux "retard" qui faisait que la police n'arrivait que lorsque les magasins avaient été pillés et brûlés."

 

«  Les Juifs arabes se méfient des musulmans plus encore et que les Européens, et rêvaient d’Eretz-Israël bient avant les Russes et les Polonais. »"L'état d'Israel n'est pas le résultat du seul malheur des juifs d'Europe."

" L'attitude des arabes à notre égard ne semble guère différente de ce qu'elle a toujours été. Les arabes n'ont jamais que toléré l'existence des minorités juives. Ils ne sont pas encore revenus de leur surprise de voir leurs anciens subalternes relever la tête et même vouloir conquérir leur indépendance nationale ! ...

Ils veulent la destruction d'Israel."

 

Albert Memmi égrène encore les pogroms récents. Au Maroc : 1907 Casablanca, 1912 Fez, 1948 Oujda et d'autres villes. En Algérie : 1934, Constantine. En Egypte, 1948. Aden, 1946. Irak, 1941. Libye :  1945 Tripoli, Zanzour etc.., 1967. Et il commente " On nous jette constamment à la figure l'erreur de Deir Yassine : ah ! Nous en avons subi cent, mille des Deir Yassine ! Et pas seulement en Russie, en Allemagne ou en Pologne, mais bel et bien de la part de populations arabes, sans que le monde s'en soit jamais ému ! ( Au moment où je corrige les épreuves de ce livre, nous parvient la nouvelle du massacre de Kyriat Schmoné : douleur et ironie de l'histoire, des malheureux mitraillés dans leur lits,  ces enfants précipités des fenêtres, sont tous des réfugiés nord-africains ! Des "Juifs-arabes"!)

 

 

Contre tout cela, le geste d’un ( à notre sens) « vrai » imam, suffit :

Voila ce que raconte le rabbin René Samuel Sirat à propos du pogrom de Constantine.

En 1934, les « Français-musulmans » font un pogrom à Constantine. 27 morts. A l’époque: la presse antisémite « franco-française » se déchaînait en France et en Algérie...

Le climat politique de l’époque rappelle étrangement le climat politique aujourd’hui en France, qui a conduit des manifestants contre la guerre d’Irak aller chercher des jeunes juifs pacifistes (aux cris de ralliement de « y’ a des juifs, y’a des juifs ») et à les tabasser au printemps 2003 en plein Paris [22]... :

« J'ai présent à l'esprit ce que l'on m'a raconté à propos du pogrom de 1934. Alors que des dizaines de Juifs étaient assassinés par des Musulmans à Constantine, rien ne s'était passé à Bône. Il se trouve en effet que le grand rabbin Naouri et son ami le mufti de Bône avaient, la veille du pogrom, parcouru bras-dessus bras-dessous les rues où habitaient les Juifs et les Musulmans. La population, voyant que le grand rabbin et le mufti continuaient leurs promenades amicales comme par le passé, est rentrée chez elle et il n'y a pas eu de sang versé. C'est cela, le rôle d'un dirigeant religieux: envers et contre tout, donner l'exemple et prêcher en faveur de la paix. »[23]

 

 

 

SHAHADA

 

 

Alors que Tariq Ramadan donne seulement pour Shahada le sens de "témoignage, même si il prend soin de dénoncer les attentats kamikazes; nous rappelons ce que signifie "shahada", pour les enfants palestiniens.

 

PA (authorité palestinienne ) TV  9 juin 2002

 

Interview de deux petites filles

Question  : You described Shahada is beautiful , do you think that Shahada is a beautiful thing ?

Walla 11 ans : Shahada is a veryvery beautiful thing. Everyone yearns for Shahada. What could be better that going to paradise ?

Q : What is better : peace and full rights for the Palestinian people or Shahada ?

W : Shahada. I will achieve my rights after becoming a Shahid. We wont stay a child forever.

Q : OK Yussra 11ans, do you agree with that ?

Yussra : Of course Shahada is a good thing.  We don’t want that world, we want the afterlife. We benefit not from this life but from from the afterlife. All young Palestinian, not other  youth, are hot tempered, they choose Shahada, since they are Palestinian.

Q : Do you actually love death ?

Y : Death is not Shahada

Q ; No I mean the absence after death, the physical absence, do you love death ?

Y : No children loves death. The children of palestine adopted the conceptthat is Shahada. They believe that Shahada is very good. Every palestinian child, say aged 12,  says :    O Lord, I  would like to become a Shahid “

 

PA TVA  4 mai 2003

 

Madame Firial , en foulard : The Children only want to leave school.  They aspired to Shahada (Death for Allah) as a first priority

Q : Mme Firial, in your opinion, do the children understand the concept of Shahada ?

F : Shahada means belonging to the homeland from a religious perspective, sacrifiyng for the homeland, achieving Shahada, in order to reach paradise and meet his God. This is best. We also teach our children to protect they country and to reach Shahada.

 

 

 

SOUDAN

 

 

 

Pendant que Tariq Ramadan admire les réalisations agricoles du régime de El Tourabi ( voir sa référence dans "l'islam en question"), voici les "progrès" dont bénéficie la population soudanaise ...

 

 

Compte rendu de la visite au Soudan du Groupe Sénatorial France-Soudan du 6 au 12 juin 1998 :

 

« Depuis l'indépendance, arrachée aux Anglo-égyptiens le 1er janvier 1956, le Soudan s'enfonce dans une crise politique, économique, religieuse et socio-culturelle inextricable. Les dirigeants nordistes n'ont cessé, depuis 40 ans, d'imposer par le feu et le fer la domination arabo-musulmane sur cette terre multiraciale (597 groupes ethniques, 177 langues et dialectes) et multiconfessionnelle (trois religions : 60 % de musulmans, 25 % d'animistes et 15 % de chrétiens).

En 1989, alors que les partis traditionnels au pouvoir, discrédités auprès de la population du fait de leurs divisions incessantes, s'avéraient incapables de rétablir la paix, le coup d'Etat du général Omar el-Béchir porta au pouvoir le Front national islamique (FNI) dirigé par Hassan al-Tourabi. Le nouveau régime soudanais intensifia la politique d'islamisation forcée du Sud, sans hésiter à pratiquer des déplacements de population, des conversions forcées et la torture.

Aussi la famine touche-t-elle le pays de façon plus ou moins endémique, en dépit des moyens humanitaires consacrés par la communauté internationale. Elle concerne essentiellement les populations civiles déplacées du fait de la guerre qui sont estimées à 1,5 million de personnes.

Déjà, en 1983, Médecins sans frontières décrivait la situation du Soudan comme la plus grave et la plus profonde des crises humanitaires que connaisse la planète. Depuis, la situation ne s'est pas améliorée. »

 

 

Amnesty International, 26 mai 2003 :

 

"Le 17 mai, une jeune fille de quatorze ans, enceinte de neuf mois alors qu'elle n'est pas mariée, a été condamnée à recevoir 100 coups de fouet par un tribunal de la ville de Nyala, dans l'Ouest du Soudan.

Cette adolescente a été arrêtée dans le quartier Al Wihda, à Nyala, par des membres de la police publique, chargée de faire respecter les " bonnes mœurs " dans la partie du Soudan sous le contrôle du gouvernement. Le tribunal pénal provincial de Nyala l'a reconnue coupable d'adultère en se fondant sur le fait qu'elle n'était pas mariée et qu'elle était enceinte de neuf mois. "

 



[1]  Titre d'un roman de Dostoïevsky.

[2]  Bernard Lawis  The Jews o f Islam Princeton 1984 Paris 1986

[3]   Traductions citées par Moïse Rahmani L’exode oublié Juifs des Pays arabes Editions Raphael 2003  Il ajoute «  Le lecteur me permettra de citer cet enseignement fondamental dans les écritures juives «  Les portes du Paradis sont ouvertes aux Justes de toutes les Nations » Talmud, traité ssnhédrin »

[4] Youssef Courbage et Philippe Fargues Chrétiens et juifs dans l'islam arabe et turc Petite bibliothèque Payot 1997 

[5]  Sir Muir  The Life of Muhammad Edinburgh 1923, cité par Ibn Warraq Pourquoi je ne suis pas musulman L’âge d’homme 1999

[6] Bat Ye’or Juifs et chrétiens sous l’islam  Les dhimmis face au défi intégriste Editions Berg international 1994

[7]  Youssef Courbage et Philippe Fargues Chrétiens et juifs dans l'islam arabe et turc Petite bibliothèque Payot 1997,

[8]  Cités par Bat Ye’or Juifs et chrétiens sous l’islam

[9] (pour schématiser) ce jugement évidemment être contesté par des historiens.

[10] qualification assez évidente donnée Moïse Rahmani. Là encore, les historiens peuvent discuter du point de savoir si l’imposition des non musulmans, était équivalente ou non à l’impôt, également prévu par le Coran sous le nom de charité, dû par les musulmans.

[11] Youssef Courbage et Philippe Fargues Chrétiens et juifs dans l'islam arabe et turc Petite bibliothèque Payot 1997,

[12] cité par Ibn Warraq  et Michel Abitbol (Le passé d’une discorde)

[13] cité par Bat Ye’or

[14] cité par Bat Ye’or

[15] Moïse Rahmani L’exode oublié Juifs des Pays arabes : témoignage de l’auteur sur son arrière grand-père

[16] Moïse Rahmani L’exode oublié Juifs des Pays arabes : témoignage de Lydie , survivante de la tuerie d’Amos

[17] Moïse Rahmani L’exode oublié Juifs des Pays arabes : témoignage de l’auteur sur son voyage au Yemen en 1991 (vous avez bien lu, ce n’est pas en 1891, mai s bien au XXeme siècle.)

[18] Michel Abitbol Le passé d’une discorde Juifs et arabes du VII ème siècle à nos jours Perrin 1999 et 2003

[19]  C'est nous qui soulignons

[20] Moïse Rahmani L’exode oublié Juifs des Pays arabes,  chiffres du WOJAC et du congrès juif mondial.

[21] Albert Memmi Juifs et arabes Editions gallimard 1974

[22]  L’équipe de journalistes de « digipresse raconte -  le Dimanche 23 Mars 2003 - :  «  Une dizaine de jeunes maghrébins bousculent soudain la foule qui déambule tranquillement en marge de la manifestation pour la paix boulevard Beaumarchais. Bâtons en main et keffiehs sur le visage, ils viennent de l’arrière du cortège et paraissent visiblement très énervés. Leur cri de ralliement résonne à nos oreilles comme une horreur que nous pensions ne plus jamais entendre en public et à Paris : «Y’a des juifs là bas».... » (« Là bas », c’est le local de l’organisation de jeunes pacifistes Hachomer Haltzair où de jeunes moniteurs s’occupent ce dimanche matin de 150 enfants.)  Juché sur le toit d’une voiture, un jeune avec un mégaphone harangue la foule : «Nous, les musulmans, nous les Arabes, nous pouvons nous promener la tête haute dans la rue. Eux (jes juifs, ndlr) sont obligés de se cacher » http: // digipressetmp4.teaser.fr

[23]  René Samuel Sirat L’arche juin-juillet 2003