Cercle d'Etude de Réformes Féministes

 

Face aux obscurantismes (l'islamiste et les autres) : le Devoir de Liberté

 

 

Philosophie du droit des femmes

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MERES AU FOYER, PROSTITUES, FEMMES VOILEES : MEME COMBAT

 

 

LIBERTE DE CHOIX … POUR MOI

 

Il faut dire non aux législations, aux actes, qui , au nom d’une liberté de choix, privent les autres de la possibilité de faire un autre choix.

Chacune a le droit d'être mère (ou père) au foyer, prostitué-e, mère porteuse, masochiste ou linceulisée.

On peut juger plus sympathique de faire partie de la première catégorie que de la dernière, mais chacune sa vie.

Sauf, sauf, si l'on demande pour soi, pour être plus facilement mère au foyer, prostituée, femme voilée, au nom du droit de choisir de l'être, ce qu'à priori personne ne conteste, des droits qui vont empêcher d'autres femmes, de faire librement, d'autres choix.

On est libre de s'aliéner soi même, pas d'aliéner les autres.

 

 

FEMMES AU FOYER

 

Qu'une femme ( ou un homme) rêve d'avoir de nombreux enfants, ou et de ne pas avoir de "travail" extérieur, avec ou sans enfants :  pourquoi pas.

C'est sans doute un beau rêve et ce qui est regrettable est plutôt que les femmes ne puissent pas mettre au monde les enfants qu'elles désirent sans sacrifier beaucoup plus que les hommes[1].  Profiter du mariage pour se rapprocher et s'organiser pour que l'un des deux ne travaille pas à l'extérieur n'est pas non plus absurde.  Cela ne transforme pas forcément le mariage en prostitution, comme voudraient le faire croire les proxénètes.

La reconnaissance du travail réel des femmes qui s'occupent de leur famille est nécessaire.

 

Le problème est que les "familles" demandent des aides au nom du droit de choisir de rester au foyer pour élever des enfants.

Ces dispositions créent un handicap des femmes sur le marché du travail. En ouvrant plus de facilités aux femmes pour cesser de travailler, on rend le choix d'une femme en âge d'avoir des enfants, plus coûteux ou susceptible d'être plus coûteux pour l'entreprise que le choix d'un homme en âge d'avoir des enfants, donc on décourage l'embauche des femmes, on les dévalorise. C'est ainsi que se perpétue le cercle vicieux de l'exploitation économique des femmes[2].

C'est pour cette raison seulement que les féministes dénoncent l'aide aux "familles" et aux femmes au foyer, du moins certaines de leurs formes. Si la loi encourageait tout autant les pères que les mères à rester à la maison avec leurs enfants, il n'y aurait plus de d'aspect sexiste.

 

 

PROSTITUE-E-S ET MERES PORTEUSES

 

La prostitution ne doit pas être réprimée, ni le fait de consentir à l'adoption de son enfant.

Les prostituées revendiquent deux types de droits. Certains sont uniquement protectrices envers elles. D'autres visent à faire reconnaître l'activité de prostitution comme "économique".

L'engagement d'être mère porteuse devrait selon certains, être un engagement juridique.

Des prostituées et des mères porteuses considèrent que l'activité qu'elles ont choisie pour elles-mêmes serait ainsi facilitée. C'est sans doute vrai pour certaines, même si elles sont rares ...

Mais ces deux demandes, la qualification de la prostitution comme métier, la force juridique donnée à la promesse d'une mère, sont liberticides. Elles favorisent la pression économique qui va forcer des femmes à se prostituer ou à louer leur ventre.

Nous ne contestons aucunement la liberté ni des prostituées ni des mères porteuses, pour elles mêmes. Nous refusons que le droit, au nom de liberté du choix de certaines, créent les conditions favorisant le pire des esclavages pour une masse d'autres femmes.

Cette masse que l'on entend moins revendiquer parce que justement, elle est trop exploitée, physiquement et psychologiquement, pour être capable de s'exprimer.

 

 

SM ETC

 

Les femmes sont libres d'explorer leur sexualité. On entend parfois des femmes s'inquiéter d'un ordre moral qui empêcherait les adeptes de Sade et autres de se réaliser. On a envie de leur dire : mais partouzez mesdames, partouzez. Personne ne s'y oppose. La seule limite, et il est vrai qu'elle n'est pas simple à définir, est que l'expression des fantasmes de certains et certaines, ne produise pas un effet "normatif", ne risque pas de faire croire que la "normalité" correspond à l'agression des plus faibles. C'est pourquoi il est juste que la diffusion de certaines oeuvres soit soumise à des conditions.

 

 

FOULARDS

 

Il est frappant de voir chez les islamistes à propos des femmes voilées, exactement les mêmes arguments que chez les proxénètes, et autres défenseurs de la reconnaissance de la prostitution comme métier :

- écoutez ce que disent ces femmes, ne les traiter pas d'aliénées,

- elles ont le droit de choisir,

- elles ont le droit de disposer de leur corps.

 

Des sociologues nous expliquent que les jeunes filles n'ont pas d'autre volonté que de faire un choix personnel, religieux, pour elles mêmes. Nous n'en doutons pas un instant. Moi et mon nombril. Moi et dieu, et le monde peut crever autour. Aucune conscience politique, aucune interrogation sur les conséquences sociales de ses actes.

On a envie de leur dire, selon la vieille morale pour enfants : «  et si tout le monde faisait comme toi ? »...

 

Mais il est vrai que leur comportement n'a à cet égard rien de particulier. Moi, mes droits-à, absolus, sacrés, sans limites. Et le monde peut crever autour. Perte de la notion d'intérêt général.

 

 

Il reste à inventer des formes de législation qui n'empêche pas les parents ( hommes et femmes) de passer un moment de leur vie auprès de leurs enfants, qui protège les prostituées contre les violences et les discriminations, mais qui en même temps ne favorise pas l'exploitation des femmes, la violence envers les prostitué-e-s.

 

 

                                                                                                              ELISSEIEVNA

 

 

 



[1]  cf Singly

[2] voir la pétition du CERF sur la crêche dans la Revue du CERF 1er trimestre 2000.