POUR UN NOUVEAU COMBAT FEMINISTE


(GAMS)


 


En cette journée anniversaire de la promulgation de la loi Veil, nous réaffirmons notre attachement à cette liberté acquise il y a juste trente ans, qui permet aux femmes de disposer de leur corps. Le droit à l’IVG marque une étape essentielle à la remise en cause du système patriarcal. Il est important en cette date symbolique de rappeler que le combat féministe est avant tout celui de celles et ceux qui ont la volonté de le mettre en pratique.

Partout dans le monde, des femmes et des hommes contestent les valeurs patriarcales qui les étouffent. Ces femmes et ces hommes portent en eux des revendications qui dépassent la sphère de la condition féminine et contribue ainsi à l’instauration d’un système démocratique.
Mais combien de femmes et d’hommes sont taxés « d’occidentalisés », de « pervertis », voire de « mécréants », réduits au silence pour avoir défendu l’émancipation et l’égalité des sexes ?

Aujourd’hui nous ne pouvons plus nous taire sans être complice des extrémistes qui, par le biais d’un double discours, opèrent un subtil renversement des valeurs :

• Dans les quartiers, les femmes victimes de violence subissent la loi du silence. Quand elles osent parler, elles passent du statut de victimes à celui de coupable. Les bourreaux, deviennent quand à eux les nouvelles victimes.

• Certaines « féministes » cèdent du terrain face aux fondamentalistes. En parlant du voile comme outil émancipateur, elles refusent la mixité et fustigent la laïcité.

• Certains de ceux qui naguère taxaient la religion d’ " opium du peuple " se retrouvent aujourd’hui les alliés des intégristes.
En invoquant le respect des autres cultures, de nombreuses formes de violence sont redéfinies comme des « libertés ». Récupérant le caractère universel des droits de l’homme, ils en vident le sens pour en faire un instrument de promotion des particularismes et bien souvent des pratiques archaïques.

• Au cri de « c’est mon choix », les violences faites aux femmes telles que la polygamie, l’excision, les mariages forcés…se trouvent ainsi légitimées.

Il est temps d’aider tous ceux et celles qui ont foi dans les valeurs de la République. Nous rappelons en cette journée symbolique que cette loi concerne l’ensemble des femmes et des hommes de notre pays quelle que soit leur croyance ou leur athéisme, quelle que soit leur origine, ethnique ou sociale.
Les acquis des féministes doivent profiter à toutes les citoyennes. Par ce nouveau combat féministe nous nous engageons pour l’émancipation des femmes et des hommes.
N’oublions que la liberté accordée aux femmes est le meilleur baromètre de la réalité démocratique d’une nation.

Parce ce que les idées universalistes ont changé radicalement la condition des femmes, parce qu’elles nous ont appris qu’un sexe ne devait pas prédéterminer un destin, il est urgent qu’elles réinvestissent la scène politique.

Parce que les principes de laïcité et de mixité qui en découlent sont les garants de l’égalité des sexes, il est indispensable que nous les défendions.

Parce que c’est le combat de toutes et de tous, il est urgent et indispensable que nous le fassions, ensemble et maintenant.

Nous appelons à manifester le 5 mars prochain notre attachement à l’égalité des sexes.