LOI / NOM DU PERE = LOI DU PLUS FORT = NON LOI

 

 

 

Certains voient dans la remise en cause du nom du père comme signe de la renonciation à la loi.

 

Cette thèse psychanalytique loi= nom-du-père est au « cœur » du patriarcat : loi = mâle,

 

Elle est nocive et idiote : pour résumer son idiotie en une phrase de deux propositions, on peut dire que :

la « Loi du Père » c’est la négation de la LOI.

 

Pour la résumer en trois propositions :

la «Loi du Père » c’est la loi du plus fort, donc la négation de la Loi.

 

Considérez cette évidence : 

La notion de loi est inséparable de l’idée d’égalité devant la loi.

(depuis le lévitique …« une seule loi, un seul jugement … »)

 

Comment peut on parler de Loi, si dans la représentation d’une communauté réduite à deux adultes, c’est la loi du plus fort qui doit l’emporter ? Il n’y a plus là aucune égalité devant la loi. Donc il n’y a pas l’ombre d’une « loi » : il n’y a qu’une hiérarchie.

 

Enlever aux femmes la légitimité de dire la Loi, nier leur participation au principe de réalité, c’est les priver de leur réalité humaine, de leur raison, de la parole. Au passage la psychanalyse  leur soustrait d’ailleurs le principe de réalité, la parole, le symbolique etc. Nous sommes à peu près des placentas et nibards sur pattes avec peut être un cerveau reptilien et encore.   Allez parler d’égalité après cela.

 

Les islamistes doivent bien rigoler en lisant des intellectuels se découvrir soudain outragés par l’inégalité des droits des femmes en islam. Alors que ces mêmes intellectuels ne cessent de proclamer que cette inégalité est un fondement de l’humanité, sur la foi de la très occidentale « science » psychanalytique.

 

Le cliché de la mère comme opposée au principe de la réalité, est en fait en lui-même la perpétuation, la légitimation de ce qu’il dénonce : la perpétuation du principe de plaisir sur celui de réalité.

 

Décrire la mère comme le principe de plaisir, c’est la réduire au placenta, à la matrice.

Alors qu’en réalité , dès que l’enfant est né, sorti du lieu où sa réalité est sa satisfaction matérielle, lui et sa mère sont deux personnes bien différenciées, avec des besoins bien différenciés, qui peuvent être opposés.

 

Mais dire aux mères que leur rôle naturel est de satisfaire le plaisir de l’enfant, c’est imposer moralement aux femmes une subordination totale aux besoins de l’enfant.

C’est le fait d’hommes qui, fantasmatiquement, se projettent dans la position de l’enfant, et qui, matériellement,  refusent de prendre leur part dans les soins domestiques, entre autres, aux dépens des besoins de la femme.

C'est-à-dire c’est le fait d’hommes qui veulent rester dans la satisfaction de leur plaisir (esclavagiste), et nient la réalité : la reconnaissance de l’autre comme personne entière et non comme placenta nourricier.

 

 

Quant à la loi sur le nom de famille.

La loi adoptée en pratique, avec ses choix en libre service tout en maintenant une prééminence par défaut du nom du père, n’est certes satisfaisante.

Par contre, la transmission automatique des deux noms dans l’état civil, symbolisant justement l’égale humanité, l’égale transmission par les deux parents,  loin de ruiner l'idée de loi,  abolirait un des bastions de l’empire de la loi du plus fort, donc, au contraire,  renforcerait l’idée de Loi.

 

 

E. E.

8 mai 2003