Par solidarité, retirez ce voile
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mercredi 08 septembre 2004 (Liberation )

«Je refuse que mon foulard soit taché de sang !» déclarait, le 28 août, Fatiha Ajbli, les cheveux cachés sous un voile rose, à l'issue d'une réunion avec le ministre de l'Intérieur, au nom des musulmans de France réclamant la libération des journalistes français otages en Irak. Mais il l'est déjà ! A-t-elle oublié le sang de cette Afghane exécutée par les talibans à coups de kalachnikov sur le stade de Kaboul, devant une foule immense ? Ou ces femmes algériennes assassinées parce qu'elles refusaient de se voiler ?

Au plus fort du débat sur le voile, certaines jeunes filles voilées, à qui l'on reprochait leur manque de solidarité avec celles qui, ailleurs, se battent contre ces exigences vestimentaires d'un autre âge, ont répliqué : «Nous sommes en France et nous ne nous sentons pas concernées par ce qui se passe dans les pays dont vous nous parlez.»

Il n'est sans doute pas trop tard pour qu'elles ouvrent grand les yeux : le voile est devenu le porte-drapeau des intégristes. Le chantage exercé aujourd'hui contre la France à travers deux de ses journalistes démontre l'importance pour les islamistes de cet élément vestimentaire.

Il n'est que de regarder ce qui se passe sur le plan sportif et compétitif. Pour prendre le cas récent des Jeux olympiques d'Athènes, le lien entre l'exclusion des athlètes femmes de certains pays et les restrictions vestimentaires que ces mêmes pays leur imposent est éclatant. Or, au coeur de cette exclusion, il y a le corps des femmes, et donc leur liberté. Celle, notamment, de circuler librement dans la sphère publique.

Pourtant, qui a souligné, lors des cérémonies d'ouverture et de clôture, que certaines délégations ne comportaient pas de femmes : Arabie Saoudite, Brunei, Emirats arabes unis, Oman, Qatar, Yémen ? Dans d'autres délégations (l'Egypte, l'Iran...), la présence de femmes voilées n'était qu'un alibi pour palier leur absence dans la plupart des disciplines.

Le temps des déclarations d'intention est maintenant révolu. A celles qui, depuis le vote de la loi sur la laïcité à l'école, n'ont cessé de contester ou de contourner cette loi, nous disons que le geste le plus clair qu'elles puissent faire pour se désolidariser de ceux qui menacent d'assassiner deux journalistes français est de retirer leur voile.

Elles témoigneront ainsi, de la manière la plus évidente, qu'il est possible d'être fidèle à sa foi dans le respect de la République.

Sandrine Godeffroy-Durand, Annie Sugier et Linda Weil-Curiel

 

Canicule et voile islamique

 

Qui n'a pas été frappé par le paradoxe de l'obligation faite aux femmes, sous des climats le plus souvent caniculaires, de porter le voile islamique sous toutes ses formes : foulard, tchador, burka, gants, chaussettes, petite cagoule brodée, masques divers et variés. N'y aurait-il pas un lien particulier entre canicule et voile islamique ?

Si une hirondelle ne fait pas toujours le printemps on peut, avec un peu d'humour noir, supposer que la nuée de voiles islamiques qui s'est abattue sur la France depuis le congrès de l'UOIF au Bourget en avril, n'était qu'un signe annonciateur d'un changement climatique... Au moins faut-il espérer que cette canicule hors norme sous nos latitudes aura éveillé chez celles qui se croient novatrices, une prise de conscience de la souffrance imposée à leurs soeurs des pays du Golfe ou du Maghreb.

Les nouvelles porteuses de foulard, fortes de leur volonté affichée d'investir l'espace public, de faire des études, de travailler, lorsqu'elles revendiquent comme signe de modernité cet emblème de la ségrégation et de l'enfermement, recréent en fait, ici, au préjudice d'autres femmes, «la» condition à leur liberté de circuler : «La femme, en se voilant, transmet certes un message politique face au modernisme occidental, mais simultanément elle s'accommode de la domination de l'homme fondée sur son invisibilité».

LesÊnouvellesÊvoilées pourront-elles un jour comprendre qu'il est toujours dégradant de revendiquer un signe d'asservissement, et stupide de nier ce qu'il signifie même si cela leur apporte quelques gratifications illusoires comme la reconnaissance d'un certain groupe social, le «respect» de ceux qui les agressaient du regard ou du verbe dans la rue ou même le sentiment d'être en opposition avec la société qui les entoure ?

Il faut aussi agir contre la ségrégation qui commence à se mettre en place dans certains lieux publics, notamment ceux où se déroulent des activités sportives.

Il faut faire en sorte que lors des différentes manifestations sportives internationales qui se tiennent sur le territoire européen comme les championnats du monde d'athlétisme qui ont lieu à Paris, et les Jeux olympiques qui auront lieu à Athènes, soient refusées les délégations qui excluent les athlètes femmes.

Annie Sugier et Linda Weil-Curiel    " Liberation" 21 aout 2003

 

 

 

Une loi contre le port du voile

Ronai - Piet - Zoughebi



Nous nous prononçons pour une loi contre le port du voile, dans le cadre de
la protection de l'enfance et des droits des femmes. Il est urgent de
réagir!
Défendre une loi contre le port du voile, ce n'est pas s'attaquer aux
religions !

Contrairement à ce que certains prétendent, accepter le port du voile ce
n'est pas respecter l'Islam mais c'est soutenir une lecture
particulièrement sexiste et intégriste du Coran.
Le voile est un DANGER pour les femmes issues de l'immigration, mais aussi
pour toutes les autres parce qu'il constitue le signe d'une ségrégation. Il
vise à faire intérioriser aux filles et aux femmes qu'elles sont des êtres
humains inférieurs coupables d'inspirer le désir aux hommes.

Dès l'enfance, le port du voile atteint l'intégrité physique des filles,
véhicule une image dégradante de la féminité et met en cause la
constitution même d'une identité féminine.

Il est dangereux pour les filles comme pour les garçons de diaboliser le
corps des femmes. Une telle attitude conduit à supprimer la pensée même du
droit à la liberté sexuelle pour les femmes comme pour les hommes.

Aujourd'hui déjà bien des filles n'ont plus la liberté de s'habiller comme
elles le souhaitent. Si nous laissons cette régression s'installer nous
risquons d'encourager le passage de l'insulte à la violence sexiste.
De plus, rappelons nous que 80% des agressions sexuelles sur des enfants et
des femmes sont commises par des proches dans les familles ou par des
hommes connus des victimes. Le voile ne préserve donc d'aucun danger !

L'expérience douloureuse des femmes de nombreux pays de notre planète
montre qu'il s'agit pour les tenant du voile de barrer la route à toute
volonté d'émancipation pour les femmes.

Interdire le voile constitue le premier pas vers une éducation non sexiste.
Il s'agit d'une mesure de protection de l'enfance.

Nous  refusons des relations entre les garçons et les filles qui ne
fonctionneraient que sur l'interdit, la séparation et non sur le vivre
ensemble.
Un autre monde est possible, un monde de respect et d'égalité entre les
femmes et les hommes, un monde de liberté pour toutes et pour tous. C'est
notre choix !

Ernestine Ronai   Emmanuelle  PIET  Henriette Zoughebi 

 

 

ARTICLE SUR EMMANUELLE PIET 

( BULLETIN DE LA COMMISSION FEMMES D'AMNESTY INTERNATIONAL)

Femme dynamique, la docteure Emmanuelle Piet ne passe pas ina­perçue. Lorsqu'elle s'exprime, c'est sans détour, même si un grand rire vient parfois interrompre ses propos. Pour elle qui avoue n'avoir fait méde­cine que " parce qu'il fallait passer par là pour pouvoir faire ce que je voulais, c'est à dire m'occuper de planification des naissances ", le parcours est réussi. Médecin de PMI depuis vingt-quatre ans, elle est chargée par le Conseil général de la Seine Saint Denis de gérer les cent quinze centres de planification de la contraception que compte le dépar­tement. Planning des naissances mais aussi pilule du lendemain, avor­tement ...un travail varié auquel elle ajoute plusieurs consultations par semaine dans son cabinet.

Mais ses activités ne s'arrêtent pas là. Elle coordonne également diffé­rentes campagnes de prévention, notamment contre les violences sexuelles à l'encontre des enfants " Je m'occupais des femmes, on m'a ensuite collé les enfants... normal !", ajoute-t-elle avec humour, ce qui fa amenée à lutter contre l'excision et les mariages forcés. " Une vraie campagne est aujourd'hui nécessai­re, car il faut rappeler aux profes­sionnels le besoin de faire des signa­lements et aux magistrats du Parquet le devoir de poursuivre, car l'excision est interdite par la loi ! Quant aux mariages forcés de jeu­nes françaises d'origine étrangère, une interdiction de sortie du territoire est toujours possible si on s'y prend à temps. " Aujourd'hui, une nouvelle campagne s'adresse aux jeunes pour prévenir la violence en milieu

scolaire ou dans les cités.

Voilà pour l'aspect profes­sionnel. En tant que militante, Emmanuelle Piet a été présidente du Collectif féministe contre le viol, association qui a beaucoup contribué à faire évoluer la loi sur le sujet. "Après que les femmes aient maîtrisé leur fertilité, on s'est rendu compte qu'il restait à régler le problème du viol. Les violences faites aux filles, ce n'est pourtant pas nouveau ! Ce qui est nou­veau, c'est qu'on en parle plus aujourd'hui. En cela, l'enquête nationale sur le sujet (ENVEFF), qu'avait commandée le gouverne­ment et qui a été publiée en 2000, a permis, au minimum, de faire le point sur la situation en France. Ce qui compte mainte­nant, c'est qu'on s'en occupe, que l'on dise que ces violences ne sont pas normales ! "

Pourtant un sujet la préoccu­pe particulièrement aujourd'hui la recrudescence du port du voile chez les jeunes femmes. " II y a de plus en plus', de 'corbeaux' dans nos salles d'attente ! Celles que j'avais connues jeunes filles en minijupe je les retrouve quel­ques années après voilées ...A mes yeux, le port du voile fait par­tie des violences imposées aux femmes. Or la République ne s'en soucie pas assez. De plus en plus de gens tirent pourtant le signal d'alarme. Mais il faut que ça s'arrête ! On parle de liberté, mais cette liberté s'arrête là où commence la contrainte des autres... "

Moïra Sauvage

 

            ETHIC

Présidente : Sophie de Menthon

 

Proposition de loi rédigé par ETHIC sur la question du port du voile dans l’entreprise. 

ETHIC déplore le fait que cette question centrale ait été fort peu abordée dans le débat actuel, et estime urgent de donner aux patrons qui le souhaitent la liberté d’interdire le voile dans l’encente de leur entreprise, pour les raisons exposées ci-après.    

Texte proposé par ETHIC pour la rédaction d’une proposition de loi visant à permettre aux employeurs d’interdire à leurs salariés le port de tout signe religieux, politique ou philosophique ostentatoire dans l’enceinte de l’entreprise

 Article unique

 « Nul ne peut se prévaloir de ses convictions religieuses, politiques ou philosophiques, ou des impératifs de sa pratique pour faire obstacle aux règlements imposés par un employeur en vue de favoriser l’égalité des sexes et l’égal accès des hommes et des femmes à toutes les fonctions de l’entreprise. En conséquence, tout employeur peut interdire à ses salariés le port d’un signe dont le caractère ostentatoire serait de nature à nuire à la promotion de l’égalité des sexes dans l’enceinte de son entreprise. »

            Exposé des motifs  

La poursuite de l’égal accès des hommes et des femmes à toutes les fonctions économiques et sociales trouve son fondement dans l’article 3 du Préambule de la Constitution de 1946, visé par la Constitution de 1958 : « La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme »  

Cette garantie constitutionnelle ne saurait être tenue en échec par des attitudes tendant au port ostentatoire de signes religieux, politiques ou philosphiques. Si la liberté de croyance est également protégée par la Constitution, elle ne saurait s’analyser comme la justification inconditionnelle de comportements publics tendant à l’ostentation des croyances, et à la catégorisation des personnes.  

Le port de signes ostentatoires, par la singularisation qu’elle induit, peut nuire à la cohésion du personnel de l’entreprise et aux relations avec les clients. De ce fait, il entrave la libre évolution des personnes dans l’entreprise. Il est donc légitime de permettre à l’employeur de s’y opposer.  

            Contact presse : Jean MARTINEZ 01 56 82 20 51 – 06 86 38 67 52

   

DES FEMINISTES DE LA PREMIERE HEURE ...

 

Nous qui nous réclamons du mouvement féministe et y participons parfois depuis les années soixante dix, nous voyons dans la querelle du voile un symptôme de régression a l'œuvre dans notre société.

    Tout notre combat a contribué à faire reculer la coutume qui opprime le plus faible au profit de la loi qui le libère. Interdits sur la liberté de disposer de son corps , viol , inceste , violences conjugales, excision…faisaient et font partie de la tradition millénaire de domination des hommes sur les femmes. Les lois conquises- sur l'avortement, le viol, la parité…- ont gagné du terrain sur la violence et l'obscurantisme.     Et voilà qu'une nuée de voiles exhibée par  des adolescentes qui font consciemment ou pas le jeu des intégristes, remet en cause les principes fondateurs de la République et en même temps les acquis de notre mouvement.

    Par quel enchaînement de démissions et de lâchetés en sommes nous arrivés là ? Comment peut on en effet confondre soumission volontaire et libre choix, tolérance et absence de tout interdit, respect des cultures et complaisance à la barbarie ?

    Il n'y a pas à tergiverser.


    Le voile est humiliant pour les femmes qu'il assigne à une place de proie et pour les hommes qu'il assimile à des prédateurs.

    Le voile est une trahison pour toutes les musulmanes qui ici et ailleurs se sont battues pour ne plus le porter.


    Le voile est le signe que le patriarcat que l'on croyait bien fatigué, renaît de ses cendres sous sa forme la plus rétrograde et virulente : l'islamisme radical. Celui ci rencontre le soutien complaisant de ceux qui naguère fustigeaient " l'opium du peuple " : une grande partie de l'extrême gauche, des mouvements altermondialistes et même certains "  féministes "…Sans compter bien sûr celui des Eglises, trop heureuses de pouvoir soutenir une offensive anti-laïque.

    Le voile est un test : déjà sont remis en question ici et là, la mixité des classes et celle des heures de piscine, les programmes scolaires, la neutralité du service public hospitalier, judiciaire ou universitaire. Accepter le voile , c'est ouvrir la porte à d'autres demandes et d'autres surenchères. Le voile démontre que les acquis sont toujours fragiles et que le combat et la réflexion féministes, loin d'être dépassés, sont plus que jamais actuels. La lutte exemplaire des " Ni putes, ni soumises " est là pour le rappeler.


    Nous sommes sensibles aux difficultés rencontrées par les jeunes filles  issues de l'immigration. Seule une loi les  protégera de la contrainte du voile : celles qui le refusent et celles qui y voient le seul moyen de se soustraire aux agressions machistes. Seule une loi soutiendra les paroles des musulmans laïcs alliés de la République et dissociera l'Islam de ses dérives les plus archaïques.


Des féministes de la première heure :

- Catherine Deudon , auteure de " Un Mouvement à soi. Images du Mouvement des femmes "(Syllepse)

– Liliane Kandel, coauteure de  " Chroniques du sexisme ordinaire "sous la direction de S. de Beauvoir (Le Seuil )

- Annie Sugier, présidente de la Ligue internationale du droit des femmes-et Anne Zelensky,présidente de la Ligue du droit des femmes, cofondée avec Simone de Beauvoir, auteures de " Histoires du MLF "(Calmann Levy.)


 


 

COMMUNIQUE DE L'ASSOCIATION FEMMES SOLIDAIRES


 
Position relative au port du voile de l¹association Femmes solidaires, premier mouvement féministe à caractère national, fort de 25 000 adhérentes et sympathisantes.

Pour plus d¹informations : Contact : Sabine Salmon , présidente de Femmes solidaires Tél : 01 40 01 90 90 ­ email : femmes.solidaires@wanadoo.fr

 

Au chef de l'Etat, au gouvernement, aux parlementaires, aux citoyennes et citoyens

Non au voile et à son projet de société


Les principes d'égalité, de laïcité et de mixité, sont fondateurs de notre République, c'est pourquoi nous sommes opposées  à leur remise en cause.

Depuis plusieurs années, nous sommes résolument engagées contre les intégrismes. Nous avons mené et soutenu des campagnes avec des femmes qui résistent aux fondamentalismes religieux, en Algérie, en Afghanistan, au Nigéria...

En France, nous considérons que le port du voile, quelque soit la manière dont certains veulent le légitimer, est la négation de la liberté des femmes et la remise en cause de l'égalité. Il est le symbole de violence et de soumission contre lesquels les femmes se battent, dans beaucoup de pays, au risque de leurs vies.

Contrairement à ce qu'on veut nous faire croire, le port du voile n'est pas uniquement un signe identitaire d'adhésion à l'islam, porté par " pudeur " ou par " protection ". C'est un signe de régression et de remise en cause profonde des libertés fondamentales et des droits des femmes que la laïcité et la démocratie ont rendu possibles. Partout où les fondamentalistes sont au pouvoir, ils imposent leur diktat et privent les femmes de toute liberté.

Le droit à la différence n'est pas la différence des droits

Derrière le voile, c'est tout un projet de société obscurantiste et rétrograde qui se dessine. Les premiers phénomènes paraissent isolés, limités à certaines banlieues, et sans " conséquences ": piscines municipales, horaires séparés pour les femmes, non participation aux cours de musique, d'éducation physique, acceptation tacite de la polygamie, mariages forcés, excision, persécution et propagande haineuse contre les femmes non voilées, contre les populations non croyantes, et contre les valeurs démocratiques et universelles. Mais, ce n'est que le début de tout un processus.

Les fanatiques islamistes cherchent avec acharnement à instaurer un contrôle théocratique sur les consciences et les moeurs. Comme tous les autres fondamentalistes, leur hostilité envers la laïcité, base de la démocratie, est une constante. C'est pourquoi nous estimons qu'il est urgent d'agir et de réagir en luttant sans complaisance contre ces dérives, tout en dénonçant les amalgames racistes possibles. Le droit à la différence n'est pas la différence des droits. Contrairement à la société de solidarité que nous construisons, le marquage par le voile favorise l'exclusion, les communautarismes et le racisme.
 

Nous, Femmes solidaires, exigeons le respect dans notre pays et dans tous les pays du monde, du principe de non-discrimination entre les humains.

Nous exigeons le respect du principe légal de séparation des Eglises et de l'Etat, et le respect de la laïcité dans la vie publique.

Au nom du respect de la laïcité et de l'égalité des droits des citoyennes et citoyens, nous demandons une loi interdisant toute tenue religieuse symbolisant l'inégalité des sexes, notamment à l'école.

Nous réclamons la mise en oeuvre d'une politique d'éducation basée sur l'égalité, la mixité et le respect mutuel entre les filles et les garçons.

Nous appelons toutes et tous à être vigilants, et à agir afin de respecter et de faire respecter ces principes.

Paris, le 12 octobre 2003
 

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 PROCHOIX

 

www.prochoix.org

PROCHOIX NUMÉRO 26 À PARAÎTRE EN NOVEMBRE

Exceptionnellement, afin de donner tout l'espace nécessaire à nos discussions sur la laïcité, le prochain numéro de ProChoix paraîtra fin novembre sur la forme d'un numéro double (300 p.). A très vite !

La rédaction

TIRS CROISÉS

Nous vous signalons la parution demain de "TIRS CROISÉS", un livre de Caroline FOUREST et Fiammetta VENNER, le premier à comparer les intégrismes juif, chrétien et musulman sur toutes les questions qui nous intéressent: les femmes, la sexualité, la culture, l'emprise politique et le terrorisme.
ProChoix-Paris

 
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SOS SEXISME

http://www.sos-sexisme.org

  

SOS SEXISME  ne peut que se réjouir de voir enfin le problème du voile islamique (et la honteuse tolérance que les pouvoirs publics lui accordent depuis 14 ans), devenir un sujet de débat majeur pour l'ensemble de la société française.

Notre association, créée en 1988, n'a cessé, depuis 1989, de tirer la sonnette d'alarme (sous forme de réunions, de tracts, de courriers et de lettres ouvertes) sur la signification du hidjab comme signe de "la peste misogyne" et de la "haine et du mépris du féminin".

 Dès 1989 lors de la polémique dite du «voile de Creil », Michèle Dayras, Présidente, a organisé à la Maison des femmes de Paris, une réunion des associations féministes pour dénoncer le danger qui existait pour toutes les femmes si l’on autorisait une seule fille à porter le voile à l’école.

 En octobre 1992, nous avons adressé à qui de droit des propositions législatives qui nous paraissaient urgentes, dans lesquelles figurait "l'interdiction du hidjab dans les lieux publics sur le territoire français".

 Telles étaient aussi les mises en garde prononcées par Françoise d'Eaubonne, alors Secrétaire Générale de l'association, quand elle répondait en 1994 aux rédactrices des Cahiers du Féminisme qui défendaient le port du voile en tant que "différence culturelle".

 Nous n'avons jamais cessé de soutenir les combats de toutes les femmes du Maghreb et d'ailleurs, vivant sous le Code du Statut personnel ou sous la Charia. Un fax datant de janvier 1999 fut envoyé par Michèle Dayras, Présidente, à la Ministre déléguée à l'Education Nationale : "Non au voile à l'école !" qui disait en substance : "Le port du voile à l'école n'est pas neutre. C'est une manifestation religieuse, directement issue du Coran et discriminatoire pour les femmes et les fillettes. Il s'agit d'un pas de plus effectué par l'islam en France, pays pourtant laïque, à travers ce symbole de leur servitude et de leur marginalisation. Comment pouvons-nous accepter un tel affront à nos lois démocratiques et laïques ? Nous connaissons le courage des femmes algériennes qui, chaque jour, même si elles risquent la mort, défient les intégristes en sortant non voilées. C'est au nom de ces milliers de femmes qui résistent à l'ordre patriarcal religieux et qui suivent ce qui se passe en Occident et tout particulièrement en France que nous devons interdire le port du voile à l'école et dans tous les lieux publics, hors les mosquées....."

  Puis il y eut plusieurs pétitions dont : « NON aux femmes voilées en dehors des lieux de culte ! » (2002), une « Lettre ouverte aux Politiques » demandant une Loi (2003), des tracts, des envois  à l’AFP, etc.

 La dernière lettre ouverte de juin 2003 a été adressée aux Maires de Lille, Mons en Baroeul…et d’ailleurs, pour qu’elle/ils reviennent au plus vite sur leurs décisions discriminatoires concernant les horaires aménagés pour les femmes de confessions musulmane ou juive dans leurs piscines communales, car « recréer sur notre territoire, l’apartheid  sexuel tel qu’il existe dans les pays où l’islam fait force de loi, avec son cortège de discriminations à l’égard des femmes, est une régression et une atteinte fondamentale aux droits de TOUTES les femmes ».

 Tolérer de plus en plus de femmes voilées en France, instrumentalisées par les extrémistes à des fins politiques, c’est condamner l’ensemble des femmes de ce pays à une régression sans précédent de leurs droits, si durement acquis depuis la Révolution française (qui nous avait oubliées !) et c’est faire affront à nos ancêtres qui ont parfois payé de leur sang ce long et difficile combat vers l’égalité des sexes.

 Anne Leroy et Michèle Dayras (22/10/2003)