Le texte qui suit a reçu le soutien de Mme Yvette Roudy, ancienne Ministre des droits des femmes, Parlementaire honoraire

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EXPULSION D'UN IMAM DE VENISSIEUX

 

POUR PROPOS JUSTIFIANT LA VIOLENCE CONJUGALE

 

 

 

A l'occasion de l'expulsion en urgence d'un imam de la région de Lyon, nous rappelons que des propos tels que ceux qu'il a tenus, n'ont rien d'exceptionnel en France, et nous demandons que ceux qui les tiennent soient systématiquement poursuivis :

 

a)  Il existe en France des livres en français, commentant le verset du Coran donnant au mari le droit de frapper,  notamment un texte de Tariq Ramadan, bien qu'il ait prétendu le contraire face à Monsieur le Ministre Sarkozy.  De ces commentaires il ressort (dans les textes que nous avons lus ) que les coups doivent être légers et représenter plutôt une sanction morale.  Ces textes ne contiennent en rien un commentaire indiquant qu'il serait interdit selon l'auteur d'appliquer ce texte. Bien au contraire, on voit préciser que des "violences légères" (une giffle) ne sont pas punissables dans certains cas.

 

b) Il existe dans le monde islamique, une vaste littérature de docteurs de la loi de nombreux pays sur ce verset, qui montre que partout le "droit de correction", parfois même appelé "droit de la femme à être corrigée" est présent dans la théologie musulmane. Tout ceci signifie que les propos de l'imam Bouziane n'ont rien d'exceptionnel, ni dans le monde musulman actuel, ni en France.

 

b) Nous estimons que ces textes constituent un encouragement, une incitation à porter atteinte à l'intégrité de la personne humaine (des femmes). En effet, le fait de porter un coup pour "humilier" est une violence morale, une forme d'atteinte à l'intégrité psychique.  Le fait même de dire cette violence comme un droit moral représente une violence morale, crée un climat d'angoisse etc.. Et surtout, toutes les personnes connaissant la violence conjugales savent que la violence ne commence pas directement par les coups mais par des violences morale : le rabaissement de la femme etc..

 

c) Or le code Pénal prévoit que l'incitation, par voie de presse ou par discours, à porter atteinte à l'intégrité d'une personne est punissable.

 

d) Nous demandons donc :

- que des poursuites soient engagées contre les personnes diffusant ce type de  "commentaires"du verset disant au mari "... frappe là ...."

- que,  les incriminations pénales soient élargies par la loi, dans le cas où les textes actuels seraient insuffisants  (délai trop court pour le délit de "presse", notion d'"incitation" trop restrictive dans la mesure où les juges estimeraient qu'elle doit être limitée à l'incitation directe, et non à un encouragement général)

 

e) Nous avons recueilli nombre de signatures, de personnes de toutes origines, pour une pétition comportant cette demande. Nous notons aussi que l'Espagne (Andalouse ..) a déjà réprimé cette sorte d'écrits.

 

 

                                                                                                          Le C.E.R.F.

 

Paris le 21 avril 2004