Lettre ouverte du CERF à l'ambassade des USA en France
Madame , Monsieur,
Nous apprenons qu'en Irak, le conseil provisoire de gouvernement vient de décider
le retour à la charia dans le domaine du droit de la famille. ( voir
article de l'est républicain ci dessous)
Cette décision ne peut devenir défitive sans l'accord de l'administrateur américain
Paul Bremer.
Nous joignons nos voix à celles d'associations feministes irakiennes, pour
demander aux USA, d'exiger des autorités irakiennes, le respect du principe
fondamental d'égalité des sexes par la législation irakienne, et pour refuser
toutes les règles de droit musulman incompatibles avec ce principe.
La démocratie n'existe pas sans respect , en droit, du principe de l'égalité
des sexes.
Nous vous prions, Madame, Monsieur, d'agréer ...
Le C.E.R.F.
Est Républicain
14-1-2004
Irak : la révolte des femmes
L'ancien code de la famille, l'un des plus avancés du monde musulman est abrogé
consacrant le pouvoir des religieux.
Une centaine de femmes ont manifesté hier à Bagdad pour dénoncer
une décision du Conseil de gouvernement (l'exécutif provisoire) d'abroger le
code de la famille en vigueur depuis 1959 et considéré comme l'un des plus
avancés des pays musulmans, pour confier les affaires du statut familial aux
instances religieuses.« Le Conseil de gouvernement a pris sa décision en
cachette », a accusé Nesrine Barouani, la ministre des Travaux publics, qui a
participé à la manifestation organisée à l'appel de quelque 70 associations
de femmes. « La décision a été prise loin de toute transparence et sans débat
démocratique », a-t-elle encore dit.Le retour à la charia Selon elle,
cette décision qui signifie un retour à l'application de la charia pour les
affaires de statut de la famille, a été « accueillie avec stupeur aussi bien
par les femmes que par les hommes d'Irak ».Le code de 1959 rendait extrêmement
difficile la polygamie, la conditionnant à l'accord de la première épouse. Il
garantissait à la femme des droits pour garder ses enfants en cas de divorce et
interdisait la répudiation en confiant aux tribunaux civils le soin de
prononcer les divorces.Au cours de la manifestation, les femmes ont marché
derrière des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Nous rejetons la décision
137 (du Conseil de gouvernement) qui consacre le confessionnalisme et porte
atteinte à la société et à la famille irakiennes ».Une militante de
l'Association An-Nahda, Zakia Khalifa, a estimé que la décision « complique
la situation des droits de la femme dans le pays qui compte de nombreuses
communautés religieuses ». « Nous avions été surprises par cette décision
au moment où nous nous attendions à une Constitution démocratique qui
consacre les droits des femmes », a-t-elle ajouté.Une juge, Zakia Hakki a écrit
à l'administrateur américain Paul Bremer pour lui demander de ne pas approuver
la décision du Conseil qui ne peut devenir effective qu'après sa ratification.